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vendredi 18 mars 2005

Vers une exploitation pétrolière en Alaska ?


Le pipeline trans-Alaska déjà existant

Une majorité de sénateurs américains s'est déclarée mercredi favorable aux forages pétroliers dans une réserve naturelle au nord de l'Alaska. Les écologistes s'inquiètent.

L'Artic National Wildlife Refuge
Une majorité de sénateurs américains s'est déclarée mercredi 16 mars favorable aux forages pétroliers dans une réserve naturelle au nord de l'Alaska, qui pourraient selon l'administration Bush produire environ 1 million de barils par jour, soit quelque 4 à 5% des importations pétrolières des Etats-Unis.
Le Sénat a rejeté de justesse, par 51 voix contre 49, un amendement défendu notamment par l'ancien candidat démocrate à la présidentielle John Kerry, qui aurait empêché l'administration Bush de faire avaliser les forages dans la réserve ANWR (Artic National Wildlife Refuge) dans le cadre du simple débat budgétaire en cours.
"C'est un triste jour quand les voix du peuple américain sont ignorées et que le Sénat vend au plus offrant les territoires publics de l'Amérique", a réagi John Kerry, promettant de continuer à militer contre les forages.
"Le vote d'aujourd'hui est un abus du processus budgétaire", a souligné pour sa part l'organisation écologiste Sierra Club, s'inquiétant du risque que les Etats-Unis sacrifient "l'un de leurs grands trésors naturels".
Les débats budgétaires ne font que débuter au Congrès et doivent durer encore plusieurs mois, ce qui laisse planer une incertitude sur la perspective des forages dans l'ANWR.

"Première étape"
Toutefois les deux sénateurs républicains de l'Alaska, qui militent inlassablement pour l'exploitation des richesses pétrolières de leur Etat nordique, ont exprimé un optimisme prudent après le vote du Sénat. "C'est une première étape", a souligné la sénatrice Lisa Murkowski.
Les organisations de défense de l'environnement, appuyés par plusieurs parlementaires influents, affirment que l'exploitation du pétrole dans la réserve menacerait l'écosystème de l'une des dernières régions totalement sauvages des Etats-Unis.
Située au nord du cercle polaire, cette large plaine côtière abrite notamment des ours polaires, des grizzlis, des loups, des caribous et plus de 150 espèces d'oiseaux. La seule présence humaine est celle des 210 habitants du village esquimau de Kaktovik.
La sénatrice Lisa Murkowski a cependant assuré que les autorités de l'Alaska imposaient des normes environnementales très strictes aux compagnies pétrolières, et que les dommages à la flore et à la faune seraient minimaux.

Affaire à suivre...

The Meatrix : Pour lutter contre l'agriculture industrielle...


Aurez-vous le courage d'affronter The Meatrix?...

Annecy 2004 : The Meatrix a gagné le prix du film d'animation internet au festival des films d'animation. Ce n'est pas un hasard. Meatrix : Jeu de mots entre Matrix et Meat (viande). Ce pastiche du film Matrix n'a pas encore de traduction, quoique les images se passent fort bien de commentaires.

Résumé en français :
Léo, un cochon sympathique, coule des jours heureux dans sa petite ferme. Mais un jour, sous ses yeux écarquillés, apparait Moopheus, un immense taureau vêtu d'un long manteau noir. Moopheus révèle à Leo l'existence de la Matrice. Il lui propose : "Prend la pilule bleue et reste ici, dans ton monde de fantaisie, ou prend la pilule rouge et je te montrerai la vérité."
Le courageux cochon avale la pilule rouge. Et se retrouve immédiatement projeté dans l'univers de The Meatrix.

Moopheus emmène alors Léo découvrir le monde réel: un monde dans lequel les animaux sont parqués par milliers en batteries afin d'accroitre les rendements au maximum. Ces animaux ne fouleront jamais l'herbe et ne verront la lumière du jour, pour la première et dernière fois, que lors de leur acheminement vers l'abattoir. Au coeur de ces élevages, le stress est si intense qu'il génère maladies et cannibalisme, que l'on tente d'enrayer à grands renforts d'antibiotiques et de moyens barbares, tels que l'arrachage des dents ou le débecquage à vif...

Aujourd'hui encore, énormément de gens sont encore prisonniers de The Meatrix, et pensent encore que les animaux d'élevage vivent tranquillement et naturellement, avant d'atterrir dans l'assiette du consommateur. Ils seraient grand temps pour eux de regarder la vérité en face et de ne consommer que des produits respectant le rythme de la nature. Car c'est au consommateur de choisir. C'est lui qui a le pouvoir !

A la fin du film, le spectateur est invité à cliquer sur le lien du site de l'association Grace. Depuis 1996, cette association milite notamment pour supprimer les exploitations agricoles de type industriel, au profit d'une agriculture à taille humaine, durable, économiquement viable et environnementalement correcte.

The Meatrix a été réalisé par Free Range, une agence de communication américaine composée de "créatifs avec une conscience". "Engagés", les membres de Free Range ont notamment publié en ligne un "guide de l'activisme sur le Web".

PLUTARQUE (50 après JC - 125 après JC) - "Contre l'usage de la chair des animaux".



PLUTARQUE (50 après JC - 125 après JC)
Oeuvres Morales - "Contre l'usage de la chair des animaux".
Ecrivain, historien et moraliste grec.
(Traduction de grec en français de Jacques Amiot - en l'année 1587)

"Contre l'usage de la chair des animaux".
" Tu me demandes pour quelle raison Pythagore s'abstenait de manger de la chair, mais au contraire je m'étonne moi qu'elle affection, quel courage, ou quelle raison eut l'homme qui le premier approcha de sa bouche une chair meurtrie, qui osa toucher de ses lèvres la chair d'une bête morte, et comment il fit servir à sa table des corps morts, et, par manière de dire, des idoles, et faire viande et nourriture de viandes qui peu avant bêlaient, mugissaient, marchaient, et voyaient. Comment purent ses yeux supporter de voir tuer, écorcher, des membres une pauvre bête ? Comment put son odorat en supporter la senteur ? Comment est-ce que son goût ne fût dégoûté par terreur quand il vint à manier l'horreur des blessures, quand il vint à recevoir le sang sortant des plaies mortelles ?

... Quelle rage ou quelle fureur vous incite à commettre tant de meurtres, vu que vous avez à profusion tant grande affluence de toutes choses nécessaires pour votre vie ? Pourquoi mentez-vous ingratement à l'encontre de la terre, comme si elle ne vous pouvait nourrir ? Pourquoi péchez-vous irreligieusement à l'encontre de Ceres (déesse des céréales) inventrice des saintes lois, et faites honte au doux et gracieux Bacchus (dieu de la vigne), comme si ces deux déités-là ne vous donnaient pas suffisamment assez de quoi vivre ? N'avez-vous point de honte de mêler à vos tables les fruits doux avec le meurtre et le sang ? Et puis vous appelez les lions et les leopards "bêtes sauvages", et cependant vous épanchez le sang, ne leur cèdant de cruauté en rien, car ce que meurtrissent les autres animaux, c'est pour la nécessité de leur pâture, mais vous, c'est par délices que vous le faites. Parce que nous ne mangeons pas les lions ni les loups après les avoir tués en nous défendant contre eux, ainsi les laissons là ; mais celles qui sont innocentes, douces, qui n'ont ni dent pour mordre, ni aiguillon, ce sont celles que nous prenons et tuons, bien qu'il semble que la nature les ait créées seulement pour beauté et pour plaisir...

C'est horreur de voir seulement la table des riches hommes servie et couverte par cuisiniers et sauciers qui habillent les corps morts ; mais encore plus d'horreur y a t-il à la voir desservir, parce que les restes de ce qu'on emporte sont plus que ce qu'on a mangé ; pour rien donc ces pauvres bêtes ont été tuées... Mais pour ceux qui maintiennent qu'ils ont la nature pour cause et origine première de manger chair, prouvons-leur que cela ne peut être selon la nature de l'homme.

Premièrement, cela se peut montrer par la naturelle composition du corps humain, car il ne ressemble à nul des animaux que la nature a faits pour se repaitre de chair ; vu qu'il n'a ni un bec crochu, ni des ongles pointus, ni les dents aigües, ni l'estomac si fort, ni les organes si chauds qu'ils puissent cuire et digérer la masse pesante de la chair crue, et quand il n'y aurait autre chose, la nature même - à l'égalité plate des dents unies, à la petite bouche, à la langue molle et douce, et à la faiblesse de la chaleur naturelle et des organes servant à la concoction - montre elle-même qu'elle n'approuve point à l'homme l'usage de manger chair. Que si tu te veux obstiner à soutenir que nature t'a fait pour manger telle viande, en premier tue-la donc toi-même, je dis toi-même sans user ni de couperet, ni de couteau, ni de cognée, ainsi comme les loups et les ours et les lions, à mesure qu'ils mangent tuent la bête, aussi toi, tue-moi un boeuf à force de le mordre à belles dents, ou de la bouche un sanglier, déchire-moi un agneau ou un lièvre à belles griffes, et mange-le encore tout vivant, ainsi comme ces bêtes-là le font... Mais nous nous mignardons tant délicatement en cette horreur de tuer, que nous appelons la chair "viande", mêlant avec du vin, de l'huile, du miel, de la gelée, du vinaigre, ensevelissant à vrai dire un corps mort avec des sauces syriaques et arabiques, et les chairs étant ainsi mortifiées, attendries, et par manière de dire pourries, notre chaleur naturelle a beaucoup d'affaire à la cuire, et ne la pouvant cuire et digérer, elle nous engendre de bien dangereuses pesanteurs, et de telles crudités nous amènent de graves maladies...

Le manger chair donc non seulement est contre la nature du corps, mais aussi par satiété et par replétion il grossit et épaissit les âmes [...] "