Le pipeline trans-Alaska déjà existant

Une majorité de sénateurs américains s'est déclarée mercredi favorable aux forages pétroliers dans une réserve naturelle au nord de l'Alaska. Les écologistes s'inquiètent.

L'Artic National Wildlife Refuge
Une majorité de sénateurs américains s'est déclarée mercredi 16 mars favorable aux forages pétroliers dans une réserve naturelle au nord de l'Alaska, qui pourraient selon l'administration Bush produire environ 1 million de barils par jour, soit quelque 4 à 5% des importations pétrolières des Etats-Unis.
Le Sénat a rejeté de justesse, par 51 voix contre 49, un amendement défendu notamment par l'ancien candidat démocrate à la présidentielle John Kerry, qui aurait empêché l'administration Bush de faire avaliser les forages dans la réserve ANWR (Artic National Wildlife Refuge) dans le cadre du simple débat budgétaire en cours.
"C'est un triste jour quand les voix du peuple américain sont ignorées et que le Sénat vend au plus offrant les territoires publics de l'Amérique", a réagi John Kerry, promettant de continuer à militer contre les forages.
"Le vote d'aujourd'hui est un abus du processus budgétaire", a souligné pour sa part l'organisation écologiste Sierra Club, s'inquiétant du risque que les Etats-Unis sacrifient "l'un de leurs grands trésors naturels".
Les débats budgétaires ne font que débuter au Congrès et doivent durer encore plusieurs mois, ce qui laisse planer une incertitude sur la perspective des forages dans l'ANWR.

"Première étape"
Toutefois les deux sénateurs républicains de l'Alaska, qui militent inlassablement pour l'exploitation des richesses pétrolières de leur Etat nordique, ont exprimé un optimisme prudent après le vote du Sénat. "C'est une première étape", a souligné la sénatrice Lisa Murkowski.
Les organisations de défense de l'environnement, appuyés par plusieurs parlementaires influents, affirment que l'exploitation du pétrole dans la réserve menacerait l'écosystème de l'une des dernières régions totalement sauvages des Etats-Unis.
Située au nord du cercle polaire, cette large plaine côtière abrite notamment des ours polaires, des grizzlis, des loups, des caribous et plus de 150 espèces d'oiseaux. La seule présence humaine est celle des 210 habitants du village esquimau de Kaktovik.
La sénatrice Lisa Murkowski a cependant assuré que les autorités de l'Alaska imposaient des normes environnementales très strictes aux compagnies pétrolières, et que les dommages à la flore et à la faune seraient minimaux.

Affaire à suivre...