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mercredi 5 septembre 2007

Association Végétarienne de France: Le végétarisme pour sauver la planète ?


Paris, le 5 Septembre 2007. La population mondiale continue sa croissance exponentielle : 6,3 milliards aujourd’hui, 8,2 milliards prévus pour 2020. Selon l’Organisation Météorologique Mondiale, les terres sont épuisées par des monocultures productivistes, et la désertification progresse. Ajoutons à cela le changement climatique, la menace d’extinction des abeilles (1) (et leur rôle crucial pour la pollinisation de 80% des espèces végétales), la pression sur les terres pour obtenir des agro-carburants, et l’équation semble impossible à résoudre : plus de monde, moins de terres, moins de récoltes. Comment nourrir la planète ?

Le végétarisme pourrait bien apporter une partie de la solution. Sur notre planète, plus des 2/3 des terres agricoles sont consacrées directement à l’élevage ou utilisées pour la production de céréales destinées à l’alimentation du bétail (2). L’élevage est le principal secteur d’émissions de gaz à effet de serre (3). Il est également un très grand consommateur d’eau potable (produire un steak demande 16 fois plus d’eau que la même quantité de céréales) (4). La très forte consommation carnée de nos pays repose sur la production de céréales par les pays du Sud, utilisée par nos éleveurs. Elle détourne ces pays d’une agriculture vivrière nécessaire à leur indépendance alimentaire.

Passer à une alimentation végétarienne, c’est donc libérer des terres, alléger sa facture climatique et sa consommation d’eau indirecte. C’est manifester sa solidarité aux habitants des pays du Sud. C’est aussi adopter un régime excellent pour la santé, qui diminue les risques de maladies cardiovasculaires, de surpoids, de diabète, et de certains cancers (5).

En France, un certain nombre de collectivités ont déjà compris l’intérêt du végétarisme pour la santé, comme l’Institut Pasteur de Lille, ou pour l’environnement, comme le Réseau Sortir du Nucléaire (6). Dans les pays nordiques et anglo-saxons, le végétarisme existe déjà comme une véritable alternative dans un grand nombre de restaurants et cantines scolaires.

L’Association Végétarienne de France a déjà recueilli près de 20 000 signatures à sa pétition pour la présence de menus végétariens en collectivité. Elle a sollicité en mai 2007 le Président de la République à ce sujet, puis les Ministres de la santé et de l’écologie en juin, sans obtenir pour l’instant de réponse.

A l’approche du Grenelle de l’Environnement, nous avons alerté par courrier plusieurs ONG et personnalités participantes : « Il ne peut pas y avoir de solutions à long terme sans un changement de pensée vis-àvis de la place qu’occupent la viande et ses dérivés dans notre alimentation. »

  • Nous appelons à une véritable prise en considération du végétarisme comme une pratique alimentaire équilibrée, bénéfique pour l’environnement et la santé.
  • Nous revendiquons que le végétarisme soit pris en compte comme une solution aux problèmes du manque de terres, et une manière de lutter contre le changement climatique.
  • Nous appelons à une information publique qui permette de reconsidérer les principes diététiques hérités d’autrefois, selon lesquels la viande et le poisson seraient les éléments indispensables d’un repas, encore bien ancrés dans les programmes scolaires, et à la proposition systématique de repas végétariens dans les lieux de restauration, pour faire découvrir les bienfaits de cette alimentation.

Contacts : Groupe Ecologie de l’Association Végétarienne de France.
www.vegetarisme.fr
contact@vegetarisme.fr
president@vegetarisme.fr


(1) Le Monde, 29 août 2007, « Les abeilles malades de l’homme »
(2) FAO, Livestock & the environment: Finding a balance
(3) FAO, Livestock’s long shadow, novembre 2006
(4) International Expert Meeting on Virtual Water Trade (p.192), 2003
(5) Journal of the American Dietetic Association, 2003; 103:748-765 (256 références médicales).
(6) www.sortirdunucleaire.org

jeudi 9 mars 2006

Ca sent le vécu...



(Source: VegNews - Avril 2006)

mercredi 26 octobre 2005

World Vegan Day 2005


1er Novembre: Fête de la vegan "attitude"

Pas facile de trouver un équivalent français au terme "vegan". Pas facile, car il n'existe tout simplement pas!
Pour résumer, vivre de manière vegan signifie boycotter l'exploitation animale, et ce, sous toutes ces formes. Ainsi, le vegan est non seulement végétalien (il ne se nourrit d'aucun produit animal: ni viande, ni poisson, ni lait, ni oeufs, ni miel, etc), mais il refuse aussi de se vêtir de produits animaux (comme la laine ou le cuir par exemple) et d'utiliser tout produit entrainant l'exploitation animale (comme les produits cosmétiques ou ménagers testés sur animaux).

Il me semble que pour tout végétarien "éthique" (et non pas "santé"), vivre de manière vegan représente une sorte d'idéal. Un idéal qui, contrairement à ce que beaucoup peuvent penser, n'est pas si difficile à atteindre, le plus compliqué étant encore de pouvoir vivre tranquillement dans une société qui a oublié de vivre sans exploitation animale. Quel végétarien n'a pas subi les critiques ininterrompu de mangeurs de viande sceptiques, voire parfois agressifs? Je ne compte plus les "Et la carotte? Tu l'entends pas crier elle aussi?" ou autres vannes destinées à ridiculiser les végés...

Le végéta*isme est ainsi beaucoup plus présent et accepté au Royaume-Uni, où environ 10% de la population est aujourd'hui végétarienne (contre 2% seulement en France). On comprend alors mieux qu'un évènement aussi connu en Angleterre que le World Vegan Day puisse passer complètement inaperçu en France.
Fête de la vie à la manière vegan, le World Vegan Day existe pour montrer à tous qu'on peut vivre parfaitement normalement tout en refusant de cautionner l'exploitation animale. En vous rendant sur le site de la Vegan Society, vous pourrez ainsi faire connaissance avec de nombreux vegans, tous aussi normaux qu'on peut l'être! :)

Mais on peut toutefois survivre en France tout en étant végétarien (ou mieux végétalien), si, si! Voici une courte liste de liens qui pourront vous aider à vivre selon vos convictions ou à vous faire sauter le pas, si ça vous fait un peu peur et/ou si vous vous sentez un peu seul.
  • Veggie wave: L'unique et excellent site français de e-shopping exclusivement végétalien! Vous trouverez ici tout ce dont vous avez besoin pour concocter de bons petits plats cruelty-free.
  • Cuisinez végétalien: Ce très beau site fait par Avea (Action végétariste pour l'égalité animale) est une vraie mine d'or pour les cuistots. Des centaines de recettes faciles, délicieuses et originales. Incontournable!
  • Ma cuisine végétarienne gourmande: Site très fourni de recettes principalement végétariennes.
Pour plus d'infos sur le World Vegan Day, rendez-vous sur le site officiel, histoire d'en savoir plus et, pourquoi pas, de participer. :)

mardi 20 septembre 2005

En y réfléchissant...


Tuer pour manger... C'est bien là que le bât blesse : de volupté et de sensualité, il n'y a plus. La viande n'est plus gaie. Il y a belle lurette que les prières sacrées des fiers chasseurs-cueilleurs adressées en guise de remerciements aux esprits des animaux tués n'ont plus le moindre écho. Festoyer la bonne chère se heurte désormais à l'automatisation de la mort et au débitage hypertechnicisé des carcasses animales désincarnées. Comment en sommes-nous arrivés là ?

L'histoire commence avec la prévoyance des hommes du Néolithique, qui firent de l'élevage le ressort nécessaire à l'épanouissement économique et démographique humain. Tandis que les animaux permettaient à nos ancêtres de s'humaniser par le partage - et de se régaler d'un sentiment de toute-puissance sur la nature -, les bêtes se sont rapidement vu attribuer des rôles précis, dotées de symboliques puissantes, tantôt déifiées, tantôt honnies. Dès lors, la viande n'était plus un aliment comme les autres, sa consommation réglementée, comme si un risque étrange mais bien réel s'était mis à peser sur l'homme. Pour l'ethnobiologiste Jacques Barrau, cette ambiguïté vient, d'une part, de ce sentiment de culpabilité qu'engendrent le sacrifice et la consommation de bêtes avec lesquelles nous nous sentons des affinités et, d'autre part, de ce quasi irrépressible désir de nous approprier leur énergie, leur souffle vital, en les dévorant.

Aucune civilisation n'échappe à cette ambivalence, à ce pas de deux permanent entre plaisir et aversion. Alors on s'arrange comme on peut. C'est ainsi que les anciens Grecs ne mangeaient aucune viande de boucherie qui nait été sacrifiée sur les autels, toute viande non saignée se révélant immangeable parce que le sang, l'anima, le principe vital, était réservé aux dieux. En Égypte, les fermiers sédentaires de la vallée du Nil étaient friands de cochon, jusqu'à ce que sa consommation diminue, au 2ème millénaire av. J.-C., lorsque cet animal s'est transformé en offrande exclusivement dédiée à Osiris, dieu du Nil et de la végétation - sauf les nuits de pleine lune, où le porc pouvait fugacement flatter les palais humains.

Les règles en matière de consommation animale ont ainsi pris racine dans le terreau anthropologique de la religion et de la mythologie, puis se sont diversifiées et complexifiées. S'interdisant de manger des viandes non saignées, mais refusant de verser le sang des victimes sur leurs autels, les chrétiens de l'Antiquité proscrivirent aussi la consommation des animaux sacrifiés selon les rites païens, note l'historien Jean-Louis Flandrin. À partir de là, on aurait pu imaginer deux attitudes : ou bien renoncer totalement à l'alimentation carnée comme impure, ou bien désacraliser la mise à mort des animaux.
C'est la seconde que l'Église a officiellement choisie. Jusquau XVIIème siècle, on assiste à une lente réification de l'animal - que la théorie cartésienne de l'animal-machine achèvera d'affirmer -, à une banalisation de sa mise à mort et à l'effacement des scrupules chrétiens envers l'alimentation carnée. Les écorcheurs ont forte réputation. La boucherie devient un art. Puis s'opère une nouvelle transformation dans les consciences et les modes à partir du XVIIIème siècle : on commence à dénoncer le caractère sanguinaire et barbare de l'alimentation carnée. Tandis que le végétarisme se développe en parallèle avec les mouvements de défense des animaux, les mangeurs de viande délaissent certains abats qui choquent les sensibilités, comme par exemple les yeux de veaux. Pourtant, la chosification de l'animal se poursuit.

Au milieu du XIXème siècle, sous l'impulsion du développement industriel, les abattoirs quittent le coeur des villes pour s'installer en périphérie, dans des lieux clos, interdits au public. Les élevages et les abattoirs deviennent géants, automatiques ; la mort de l'animal est euphémisée, les corps ne sont plus que des matériaux inanimés, abattus à la chaîne. Même la préparation et la présentation des morceaux carnés sur les étals des boucheries dissimulent l'animal ; l'odeur est fade, le sang absent, les têtes de veaux exsangues, les fourrures des lapins et les plumages des poulets disparaissent.
On veut bien manger de la viande, mais pas l'animal.

Cette banalisation/occultation de la mise à mort et de l'élevage concentrationnaire, du cadavre, nous amène aujourd'hui à un clivage qui rend finalement le goût de la viande bien amer : d'un côté, nous humanisons les animaux familiers qui partagent nos foyers ; de l'autre, nous méprisons les animaux que nous élevons par milliards chaque année pour les tuer et les manger. Sous nos latitudes, jamais le détachement, la distanciation et finalement la coupure entre l'homme et l'animal n'ont été aussi fortement symbolisées que par lélevage moderne.

On ne sacrifie plus à un dieu mais l'on abat au nom d'une logique agro-alimentaire. L'indécence réside dans l'indifférence.
Alors, la société se réveille - la jeunesse en particulier - et s'offense enfin des traitements que l'on fait subir aux animaux. La crise de la vache folle a fait ressurgir ce rapport complexe que l'homme entretient avec la viande depuis qu'il s'est mis en tête de peindre l'animal sur les parois des grottes.
Dépendant de la diversité, l'homme des origines a été contraint à l'exploration - et, à la symbolisation - et de fait, à la méfiance. Cette angoisse, nous la retrouvons aujourd'hui face aux aliments et surtout à la viande.

"Faut-il tuer pour manger ?"
par Karine Lou Matignon


À lire :
  • Le Sang et la Chair - Noëlie Vialles, éd. de la Maison des sciences de lhomme.
  • Les Français et leurs animaux - Jean-Pierre Digard, éd. Fayard.
  • Célébration naturelle - Gary Snyder, éd. Le Rocher.

jeudi 5 mai 2005

Le "parfait" végétarien


Pourquoi manges-tu du fromage? Quoi!? Tu es végétarien(ne) et tu conduis une voiture? Ne devrais-tu pas te débarrasser de ta ceinture en cuir, puisque tu ne consommes plus de viande? Ces questions ne pourraient-elles pas sortir de la bouche d’un avocat cherchant à déstabiliser et à embrouiller un accusé? Bon nombre de végétariens sont régulièrement soumis à des interrogatoires. Les végétariens se doivent d’être parfaits! L’ignoriez-vous?

Avez-vous déjà tenté de gravir une montagne d’une traite? Toute ascension débute par un premier pas, suivi d’une multitude d’autres: petits, grands, rapides ou circonspects. Pour changer des habitudes bien ancrées et reconsidérer son mode de vie, il faut autant d’endurance que pour escalader plusieurs sommets. La préparation commence dès que le besoin de franchir un nouveau cap se fait sentir. Chemin faisant, vous rencontrez des personnes qui partagent votre opinion et d’autres qui critiquent et désapprouvent en bloc toutes vos démarches, quelles qu’elles soient. Mais moi, je poursuis ma route. J’étudie chacun de mes pas et surveille mes décisions quotidiennes: que puis-je éviter ou changer, par quel moyen raisonnable induire ce changement? J’ai décidé de ne plus consommer de viande, j’ai décidé de bannir les oeufs de mon alimentation, j’ai décidé de lire attentivement la liste des ingrédients de tous les produits que j’achète: les aliments morts tuent mon appétit.

Toutes les décisions ont un prix: celui de l’alternative écartée. Pour en arriver à choisir de vivre autrement, il ne suffit pas d’avoir pris conscience de la nécessité d’un changement. Il faut un consentement total de la part de l’être tout entier: corps et âme. Chaque échec mène à une meilleure compréhension, occasionne une nouvelle réflexion, jusqu’à raffermir une personne dans ses convictions, à tel point qu’elle n’a plus besoin de remise en question pour aller de l’avant. Encore une décision de prise... passons à la suivante.

Par des questions subtiles, nos partenaires de discussion prennent souvent un malin plaisir à mettre en lumière les failles de notre comportement. Ils nous poussent à argumenter jusqu’à l’épuisement, le but de la bataille dialectique étant de démasquer nos imperfections. La schizophrénie nous guette: qui suis-je? Un ermite végétarien ou une personne qui vit dans la société, mais qui refuse de tout accepter de sa part?

«Informer», telle est notre devise. Elle consiste à ouvrir le débat, non sans omettre d’évoquer ce que chacun a déjà obtenu pour lui-même. Chaque conviction mise en pratique compte! Les décisions en suspens ne doivent pas servir de prétexte pour dévaloriser le végétarien. En ce qui me concerne, je ne cesse de reconsidérer certains choix de vie et de les mettre en pratique. Non parce que je suis végétarienne, mais parce que j’examine chacun de mes pas sur le parcours de ma vie.

L’information passe par des discussions et des débats parfois provocants. Dans le fond, j’ai cependant acquis la certitude qu’il ne faut pas minimiser l’existence d’un réseau infini d’exploitation, de soumission, d’intrigues commerciales, de violation de la dignité des êtres vivants...
Dans un premier temps, il faut apprendre à ne pas détourner les yeux, à y réfléchir et à se faire sa propre opinion. Mettre en pratique les conséquences logiques qui s’imposent souvent d’elles-mêmes, représente un pas supplémentaire, souvent difficile à franchir.
L’être humain n’est pas né pour la perfection, mais pour analyser sa situation et son environnement afin de s’en faire une idée globale et de décider de sa manière d’agir. Nous poursuivons tous notre route.

- Katharina Wiget -

vendredi 15 avril 2005

Végé T-shirts


Il y a quelques semaines, j'ai craqué sur plusieurs végé t-shirts pleins d'humour (ainsi qu'une horloge!). On peut dire que mes minettes ont été aussi contentes que moi d'ouvrir le paquet. ;o)


Opium à la poursuite d'une trotteuse d'horloge

Devant mes envies dévastatrices de shopping, je me suis alors décidée à faire certains t-shirts moi-même. C'est bon marché et ça permet d'obtenir ce qu'on veut.

T-shirt maison contre le commerce de la fourrure

samedi 19 mars 2005

Meatout Day : 20 mars 2005


On connait tous la fête de la musique le 21 juin, mais il y a un autre jour de fête tout aussi important mais bien moins connu: la journée mondiale sans viande!

Cette année en sera d'ailleurs le 20ème anniversaire, et pourtant on peut dire qu'elle passe vraiment inaperçue en France! Dommage, car même sans que tout le monde devienne végétarien du jour au lendemain, cette journée gagnerait à être connue, non seulement pour les actions menées ce jour-là, mais aussi pour les bienfaits que peut apporter une alimentation moins riche (ou dépourvue) en viande. Des bienfaits à tout niveau: santé, écologie et surtout respect de la vie animale.
Pour en savoir plus sur les actions menées dans le monde, rendez-vous sur le site web MeatOut.org. Vous y trouverez le calendrier des différents évènements, classés par pays.

Les végés le savent bien, vivre sans viande, c'est vraiment facile comme tout. Alors imaginez, un tout petit jour, qu'est-ce c'est?

vendredi 18 mars 2005

PLUTARQUE (50 après JC - 125 après JC) - "Contre l'usage de la chair des animaux".



PLUTARQUE (50 après JC - 125 après JC)
Oeuvres Morales - "Contre l'usage de la chair des animaux".
Ecrivain, historien et moraliste grec.
(Traduction de grec en français de Jacques Amiot - en l'année 1587)

"Contre l'usage de la chair des animaux".
" Tu me demandes pour quelle raison Pythagore s'abstenait de manger de la chair, mais au contraire je m'étonne moi qu'elle affection, quel courage, ou quelle raison eut l'homme qui le premier approcha de sa bouche une chair meurtrie, qui osa toucher de ses lèvres la chair d'une bête morte, et comment il fit servir à sa table des corps morts, et, par manière de dire, des idoles, et faire viande et nourriture de viandes qui peu avant bêlaient, mugissaient, marchaient, et voyaient. Comment purent ses yeux supporter de voir tuer, écorcher, des membres une pauvre bête ? Comment put son odorat en supporter la senteur ? Comment est-ce que son goût ne fût dégoûté par terreur quand il vint à manier l'horreur des blessures, quand il vint à recevoir le sang sortant des plaies mortelles ?

... Quelle rage ou quelle fureur vous incite à commettre tant de meurtres, vu que vous avez à profusion tant grande affluence de toutes choses nécessaires pour votre vie ? Pourquoi mentez-vous ingratement à l'encontre de la terre, comme si elle ne vous pouvait nourrir ? Pourquoi péchez-vous irreligieusement à l'encontre de Ceres (déesse des céréales) inventrice des saintes lois, et faites honte au doux et gracieux Bacchus (dieu de la vigne), comme si ces deux déités-là ne vous donnaient pas suffisamment assez de quoi vivre ? N'avez-vous point de honte de mêler à vos tables les fruits doux avec le meurtre et le sang ? Et puis vous appelez les lions et les leopards "bêtes sauvages", et cependant vous épanchez le sang, ne leur cèdant de cruauté en rien, car ce que meurtrissent les autres animaux, c'est pour la nécessité de leur pâture, mais vous, c'est par délices que vous le faites. Parce que nous ne mangeons pas les lions ni les loups après les avoir tués en nous défendant contre eux, ainsi les laissons là ; mais celles qui sont innocentes, douces, qui n'ont ni dent pour mordre, ni aiguillon, ce sont celles que nous prenons et tuons, bien qu'il semble que la nature les ait créées seulement pour beauté et pour plaisir...

C'est horreur de voir seulement la table des riches hommes servie et couverte par cuisiniers et sauciers qui habillent les corps morts ; mais encore plus d'horreur y a t-il à la voir desservir, parce que les restes de ce qu'on emporte sont plus que ce qu'on a mangé ; pour rien donc ces pauvres bêtes ont été tuées... Mais pour ceux qui maintiennent qu'ils ont la nature pour cause et origine première de manger chair, prouvons-leur que cela ne peut être selon la nature de l'homme.

Premièrement, cela se peut montrer par la naturelle composition du corps humain, car il ne ressemble à nul des animaux que la nature a faits pour se repaitre de chair ; vu qu'il n'a ni un bec crochu, ni des ongles pointus, ni les dents aigües, ni l'estomac si fort, ni les organes si chauds qu'ils puissent cuire et digérer la masse pesante de la chair crue, et quand il n'y aurait autre chose, la nature même - à l'égalité plate des dents unies, à la petite bouche, à la langue molle et douce, et à la faiblesse de la chaleur naturelle et des organes servant à la concoction - montre elle-même qu'elle n'approuve point à l'homme l'usage de manger chair. Que si tu te veux obstiner à soutenir que nature t'a fait pour manger telle viande, en premier tue-la donc toi-même, je dis toi-même sans user ni de couperet, ni de couteau, ni de cognée, ainsi comme les loups et les ours et les lions, à mesure qu'ils mangent tuent la bête, aussi toi, tue-moi un boeuf à force de le mordre à belles dents, ou de la bouche un sanglier, déchire-moi un agneau ou un lièvre à belles griffes, et mange-le encore tout vivant, ainsi comme ces bêtes-là le font... Mais nous nous mignardons tant délicatement en cette horreur de tuer, que nous appelons la chair "viande", mêlant avec du vin, de l'huile, du miel, de la gelée, du vinaigre, ensevelissant à vrai dire un corps mort avec des sauces syriaques et arabiques, et les chairs étant ainsi mortifiées, attendries, et par manière de dire pourries, notre chaleur naturelle a beaucoup d'affaire à la cuire, et ne la pouvant cuire et digérer, elle nous engendre de bien dangereuses pesanteurs, et de telles crudités nous amènent de graves maladies...

Le manger chair donc non seulement est contre la nature du corps, mais aussi par satiété et par replétion il grossit et épaissit les âmes [...] "

samedi 12 mars 2005

Le visage de la viande



En plus des cent milliards d'animaux tués chaque année pour leur viande à travers le monde, des millions meurent de stress, d'étouffement, de blessures ou de maladies.

  • « Ne peut-on pas simplement mieux traiter les animaux ? »
Le nombre astronomique d'animaux élevés et tués pour la consommation rend absolument impossible un contrôle permettant de leur garantir un traitement décent. Mais imaginons que ce soit possible : accepteriez-vous d'être tué pour être mangé si l'on vous promettait un traitement « décent » avant votre mise à mort ? Poules, cochons, vaches, poissons et tous les autres animaux d'élevage sont des individus qui ressentent non seulement la douleur, mais aussi la joie, la peine, la peur, l'amour et la solitude, tout comme les chiens, les chats et les humains. Ils sont faits de chair et de sang et ont une vie sociale et psychologique, comme les humains. Plus d'un milliard d'animaux sont tués chaque année dans les abattoirs français. Tous les jours, ce sont des scènes d'épouvante.

Au cours de sa vie, on estime qu'un Français est responsable de la mort d'environ 1 500 animaux (bien plus si on disposait de chiffres sur les animaux morts en dehors des abattoirs, comme les poissons, les poussins mâles ou encore les animaux morts pendant l'élevage et le transport).

  • Le calvaire des vaches laitières
Les petites exploitations familiales ont été en grande partie supplantées par de véritables usines où les vaches, parquées dans d'énormes hangars, sont traitées comme de simples machines à lait.
Les vaches produisent du lait pour la même raison que les femmes : pour nourrir leur petit, avec qui elles ont un lien très fort. Mais un à trois jours après sa naissance, celui-ci leur est arraché, ce qui les plonge dans un profond désarroi. Trois mois plus tard, alors qu'elles sont encore en lactation, elles sont à nouveau inséminées et devront bientôt revivre ce scénario traumatisant.
Alimentées à base de concentrés protéinés pour augmenter la production, 25 % des vaches développent un excès d'acide urique et deviennent boiteuses. Un tiers souffre de mastites (inflammations des mamelles) dues à la surproduction de lait.
Rapidement épuisées parun tel traitement, les vaches laitières sont tuées vers l'âge de cinq ans, alors qu'elles pourraient atteindre une vingtaine d'années. Elles sont souvent pleines quand elles sont abattues. La viande obtenue est transformée en steaks hachés.

  • Que deviennent les veaux ?
En France, deux millions de veaux sont élevés dans des boxes de contention individuels.
Privés de leur mère, de contacts avec leurs congénères, de paille sur laquelle se coucher, d'herbe à manger et même du moindre exercice, les veaux sont tellement à l'étroit qu'ils ne peuvent plus se retourner dès qu'ils atteignent deux semaines. Ces boxes seront interdits en Europe à partir de 2007, mais les conditions d'élevage des veaux resteront insupportables.
Anémiés par une alimentation déficiente en fer (pour conserver leur chair bien blanche) et en fibres alimentaires, ils souffrent de diarrhées et de pneumonies et sont maintenus en vie au moyen de tranquillisants et d'antibiotiques.
Au bout de cinq ou six mois sans mouvement et sans lumière, ils voient le jour pour la première fois en partant à l'abattoir.

  • Pour les poules, l'enfer
Ce qu'on ne vous dit pas...
Que deviennent les 50 % de poussins mâles issus des variétés de pondeuses, qui ne pondront bien sûr pas d'œufs et ne grossiront jamais assez pour être rentables ?
Dans le meilleur des cas, ils sont gazés, mais comme ce procédé revient trop cher, ils sont souvent broyés vivants. Dans les petites exploitations, ils sont jetés dans des sacs où ils meurent asphyxies ou écrasés par un bulldozer. En France, plus de 50 millions de poules pondeuses sont élevées en batteries, dans des cages si étroites (l'équivalent d'une page A4) qu'elles ne peuvent même pas étendre leurs ailes.
Quant aux 750 millions de poulets de chair abattus chaque année en France, ils passent leur triste existence dans des hangars insalubres et sans fenêtres où ils développent ulcères et brûlures aux pattes. Ils disposent d'encore moins d'espace que les poules en batterie. Environ 35 millions meurent en cours d'élevage.
Le stress étant générateur d'agressivité, les éleveurs tranchent le bec des poussins quelques heures seulement après leur éclosion à l'aide d'une lame chauffée à blanc pour éviter le picage. Le débecquage est une pratique si douloureuse que de nombreux poussins meurent immédiatement de crise cardiaque ou se laissent mourir de faim par la suite plutôt que de picorer.
Les manipulations génétiques permettent d'obtenir une croissance foudroyante, mais certains organes ne se développent pas aussi vite que le reste, ce qui provoque des problèmes cardiaques et pulmonaires. Incapables de supporter un corps aussi disproportionné, les os des pattes se brisent et se déforment. Au moment de partir pour l'abattoir, beaucoup de poules sont de véritables infirmes.
C'est avant même l'éclosion de l'œuf que le lien entre la poule et son poussin s'établit : la mère module des sons apaisants pour répondre aux pépiements du bébé dans l'œuf.

  • Et les cochons ?
Les dents des porcelets sont sectionnées à la pince dans les élevages industriels. Coupées au niveau de la pulpe, elles éclatent jusqu'à la racine, ce qui provoque des infections à répétition qui sont une source de souffrance permanente.
Viennent ensuite coupe de la queue et castration, toujours sans anesthésie. La castration nécessite une incision profonde car les testicules ne sont pas apparents. Très douloureuse, cette opération a été interdite au Royaume-Uni, par exemple. Mais elle est toujours pratiquée en France.
Quant aux truies, beaucoup sont enfermées pendant la gestation dans des stalles où elles ne peuvent pas bouger. Leur détresse et leur souffrance y sont intenses. Certaines perdent connaissance en tentant de s'enfuir. L'accouchement se fait dans des cages plus petites encore, pour empêcher les truies d'écraser les porcelets en se couchant.
Séparés de leur mère par une grille de métal même pendant l'allaitement, les petits leur sont définitivement arrachés au bout de trois ou quatre semaines. Ces stalles sont si cruelles qu'elles sont désormais interdites dans certains pays, notamment au Royaume-Uni. Mais il faudra attendre 2013 pour la France, et l'interdiction ne concernera que les truies en gestation.
À cause de l'accumulation de saleté, d'excréments et d'urine, 75 % des animaux souffrent de pneumonie et plus de 25 % d'une forme de gale qui peut être mortelle. Les médicaments et les manipulations génétiques provoquent artificiellement une croissance si rapide que les animaux peuvent parfois à peine marcher. Chaque année, des centaines de milliers de cochons arrivent paralysés à l'abattoir.
Les cochons sont des animaux très propres. S'ils se roulent dans la boue, c'est surtout pour se rafraîchir et se débarrasser des mouches. Ils sont plus intelligents que les chiens et recherchent tout autant la compagnie.

  • Les poissons aussi...
Conseiller du gouvernement britannique sur les questions de bien-être animal, le Dr Donald Bloom affirme : « Tant au point de vue anatomique que physiologique et biologique, le système sensoriel des poissons est quasiment identique à celui des oiseaux et des mammifères ».
Les poissons vivent un enfer quand ils sont pêchés. Après des heures passées dans des filets, écorchés et à moitié asphyxiés, ils doivent subir la décompression de la remontée forcée. Leur vessie natatoire éclate, les yeux jaillissent hors de leurs orbites, œsophage et estomac sont recrachés par la bouche.
Les poissons non désirés, qui représentent parfois la majorité de la prise, sont rejetés par dessus bord à la fourche.
La pêche de loisir est également loin d'être sans douleur : le palais ou l'estomac du poisson dans lequel s'ancre l'hameçon est tout aussi sensible que le nôtre, et le poisson qui étouffe à l'air libre met parfois plus d'une heure à mourir.

  • Transports
Chaque année, la France exporte ou importe six millions d'animaux vivants qui sont transportés dans des conditions effroyables. Ils voyagent à travers l'Europe 40 à 50 heures d'affilée sans eau et sans nourriture, dans une odeur d'urine et d'excréments épouvantable. Certains sont écorchés ou ont les pattes cassées. D'autres meurent de suffocation ou de crise cardiaque.


Toujours envie d'un steack?...